Rennes a vécu une nouvelle journée de mobilisation agricole. Tracteurs, opérations escargot et actions coup de poing ont rythmé l'arrivée des agriculteurs venus protester contre le SAGE, document de gestion de l'eau jugé trop contraignant par les organisations professionnelles.
Comme annoncé la veille, les agriculteurs ont quitté Châteaubourg à 14h en direction de Rennes. Leur arrivée sur la rocade s'est traduite par une opération escargot, provoquant d'importants ralentissements, notamment à hauteur des portes de Beaulieu et d'Alma dans le sud de Rennes.
#Manifestation | ? Actualisation à 16h. Une opération escargot est en cours. À Rennes, des difficultés de circulation sont à prévoir sur la rocade de Rennes :
— Préfet de Bretagne et d'Ille-et-Vilaine (@bretagnegouv) December 11, 2025
?? Porte d'Alma
?? Porte de Beaulieu
?? Évitez ces secteurs pic.twitter.com/ZiptsA8PtB
Les agriculteurs sont dans le centre de #Rennes pic.twitter.com/c2PgyihrXw
— rennes-scope (@rennes_we) December 11, 2025
Selon la Préfecture, 145 tracteurs ont investi le centre-ville, tandis que 45 autres se sont arrêtés devant le siège de Rennes Métropole. Cette présence massive a entraîné en soirée la fermeture de la station Clémenceau sur la ligne A du métro afin d'éviter que les voyageurs ne se retrouvent au milieu de la manifestation. Elle est de nouveau ouverte depuis 19h.
Une partie des agriculteurs a rejoint directement en tracteur la Préfecture Martenot, tandis que d'autres ont garé leurs engins sur le quai Lamennais et sur la Place de la République avant de finir le trajet à pied. Réunis sous une pluie fine mais glaciale, les manifestants ont déversé du fumier devant les grilles de la préfecture, une action symbolique destinée à marquer les esprits.
Du foin est déversé devant les grilles de la préfecture. #Rennes pic.twitter.com/X3TCCywSOn
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La mobilisation d'aujourd'hui fait suite au projet de SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux), jugé trop restrictif par la FDSEA35 et la Coordination Rurale. Les organisations dénoncent des contraintes supplémentaires sur l'irrigation, des obligations environnementales difficilement applicables, un risque de baisse de rendement et de fragilisation des exploitations ainsi qu'un manque de concertation avec la profession. Pour les agriculteurs, ce SAGE impose des règles « déconnectées du terrain » et menace directement la viabilité de nombreuses fermes.
Une délégation des deux syndicats agricoles a été reçue par le préfet en fin d'après-midi pour exposer ces inquiétudes et demander des aménagements au texte. A l'issue de cette rencontre, le Préfet est descendu à la rencontre des agriculteurs devant les grilles de la Préfecture. Ce dernier a réussi à se faire applaudir pendant son allocution en expliquant qu'il fallait se « donner du temps » et qu'il ne signerait pas l'arrêté « en l'état » sur les bases produites par le Commission Locale de l'Eau.
300 tracteurs seraient présents à #Rennes. Une délégation d’agriculteurs souhaite être reçue par le préfet. Les négociations sont en cours. pic.twitter.com/FUCmFzwZye
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Les conditions de déplacement n'en restent pas moins compliquées pour autant. Les rennais et métropolitains doivent composer avec une circulation particulièrement dense et un réseau de bus dévié particulièrement impacté par les blocages. Initialement prévues jusqu'à 17h, les déviations mises en place par le STAR sont restées actives jusqu'à 19h30.
#Rennes Circulation particulièrement difficile ce soir suite au blocage du centre-ville par les agriculteurs . La rocade comme les grands axes intérieurs sont très chargés. Les bus ne circulent toujours pas en hyper-centre. pic.twitter.com/bzfhU0amer
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Après plusieurs heures de mobilisation, les agriculteurs ont finalement quitté le centre-ville de Rennes dans la soirée, laissant derrière eux les traces de leur action devant la Préfecture. Aux alentours de 19h, la circulation commençait déjà à revenir à la normale, même si quelques perturbations persistent le temps que les engins agricoles regagnent leurs communes.
Les syndicats agricoles attendent désormais des engagements concrets de l'État sur le SAGE et les contraintes réglementaires jugées trop lourdes. Reste à savoir si cette journée de mobilisation aura permis de faire évoluer les discussions.