Le week-end dernier, Rennes a été marquée par une série de faits de violence armée dans les quartiers de Villejean et du Blosne, dans un contexte de narcotrafic. Des coups de feu ont été tirés à deux reprises à Villejean, vendredi et samedi, dans ce qui s'apparente, selon les premiers éléments de l'enquête, à une tentative de règlement de comptes entre trafiquants. Dans la nuit de samedi à dimanche, un jeune homme a été tué par balles au Blosne. Ces événements ont suscité une vive émotion à Rennes et provoqué de nombreuses réactions politiques.
Fusillade et découverte macabre : "On a une concentration de faits inquiétants en quelques heures, souvent liés au narcotrafic. Nous réclamons le classement de Rennes en secteur difficile" déclare Frédéric Gallet (@alliancepolice) #GrandMatin https://t.co/MNhxOOYwuR pic.twitter.com/LXw5WoecCd
— Sud Radio (@SudRadio) December 8, 2025
Dans un long message publié sur ses réseaux sociaux, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, indique s'être entretenue ce lundi avec le nouveau préfet d'Ille-et-Vilaine, Frank Robine, entré en fonction le 8 décembre. Elle explique avoir consacré une large part de leurs échanges à la lutte contre les réseaux de stupéfiants, qu'elle qualifie de « priorité absolue pour l'Etat ».
La maire affirme que « la détermination des forces de police et de justice est totale », mais qu'elle se heurte, selon elle, à des moyens insuffisants. Elle considère que Rennes est « particulièrement ciblée, depuis le Covid, par des groupes de trafiquants venus d'ailleurs » et demande que la ville bénéficie, selon ses termes, du « même niveau d'effectifs de police et de justice que d'autres territoires historiquement mieux dotés ».
Nathalie Appéré rappelle également l'action engagée par la municipalité en matière de sécurité. Elle souligne avoir « multiplié par deux les effectifs de la police municipale » et déployé la vidéoprotection « partout où c'est nécessaire, au-delà des engagements pris ». Elle indique que plus de 150 caméras sont aujourd'hui installées dans les rues, en complément de celles présentes dans le réseau de transport et autour des équipements publics.
Selon la maire, le préfet lui aurait par ailleurs garanti la présence de renforts de forces mobiles à Villejean et au Blosne aussi longtemps que nécessaire, afin « d'occuper le terrain et d'assurer la sécurité des habitants ». Nathalie Appéré annonce enfin qu'elle continuera à interpeller le ministre de l'Intérieur pour obtenir des renforts durables.
Chef de file du groupe Horizons au conseil municipal et candidat déclaré aux élections municipales de 2026, Charles Compagnon a réagi en évoquant un « week-end d'une violence insupportable ». Il estime que la situation actuelle « n'est pas une fatalité » et qu'elle serait, selon lui, « le résultat d'un choix politique ».
L'élu d'opposition met directement en cause l'action de la majorité municipale. Il accuse la maire de « refuser de prendre sa part de responsabilité » et de « tout renvoyer à l'Etat ». Selon lui, Rennes ferait aujourd'hui partie « des grandes villes les moins protégées de France », notamment en matière d'effectifs de police municipale, d'armement et de vidéoprotection. Il s'appuie sur un classement du Figaro concernant les dépenses locales de sécurité.
Charles Compagnon estime que cette situation serait, selon ses termes, « le prix payé chaque jour par les Rennais ». Il appelle à un « changement de cap net et immédiat » et propose un renforcement important des moyens municipaux, en particulier dans les quartiers populaires.
Le candidat Les Républicains aux élections municipales de 2026, Thomas Rousseau, a lui aussi réagi sur les réseaux sociaux après les événements du week-end. Il évoque un « quatrième décès depuis janvier » dans un contexte de narcotrafic et apporte « tout son soutien aux habitants » ainsi qu'aux forces de l'ordre.
Avec son mouvement, il propose un classement de Rennes en secteur difficile ainsi qu'un « renforcement massif de la police municipale ». Il évoque également, « si besoin », la possibilité d'instaurer un couvre-feu, afin que la ville puisse, selon lui, « retrouver la sécurité qu'elle mérite ».
Sur le réseau social X, la députée d'Ille-et-Vilaine et tête de liste de La France insoumise pour les municipales de 2026, Marie Mesmeur, a exprimé sa « solidarité » avec les proches de la victime et les habitants du Blosne. Elle estime que la priorité doit être de « s'attaquer aux têtes de réseaux » afin que « les habitants soient protégés du crime organisé ». Elle plaide également pour que la prévention et la proximité soient remises au coeur des quartiers.
De son côté, le candidat du Rassemblement national aux élections municipales de 2026, Julien Masson, a réagi sur X en reliant les fusillades de Villejean et le meurtre du Blosne à ce qu'il qualifie de « décennies d'immigration massive », de « laxisme » et de « recul de l'Etat ». Il appelle à « remettre Rennes en ordre ».
Les récents événements à Villejean et au Blosne soulignent que la sécurité restera un thème central à Rennes dans les mois à venir. Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour éclaircir les circonstances des fusillades et du meurtre. Dans ce contexte, le débat politique autour de la sécurité devrait occuper une place importante dans la campagne des élections municipales de 2026.