La DIR Ouest tire la sonnette d'alarme : les routes nationales de la région sont de plus en plus envahies par les déchets abandonnés par les usagers. Selon ses dernières données, 500 kg de déchets sont ramassés chaque année sur chaque kilomètre de route. Un volume considérable, observé aussi bien sur la rocade de Rennes que sur la RN12, la RN165, le périphérique de Nantes ou la RN24.
Dans certains secteurs, les agents font face à des scènes stupéfiantes. « Sur une journée au mois de septembre, sur seulement 300 mètres, on a ramassé 52 bouteilles d'urine. On ne s'habitue jamais à ça ! », raconte un agent du centre d'entretien d'Héric. Des gestes qui, au-delà de la pollution, créent un risque immédiat pour ceux qui doivent nettoyer.
Pour ramasser ces déchets, les agents interviennent à pied le long de voies où le trafic est dense et rapide. Un environnement où la moindre erreur peut avoir des conséquences graves. « Jeter un déchet par la fenêtre d'un véhicule peut sembler anodin. Mais ce geste, répété des milliers de fois, provoque une pollution durable et expose nos agents à des situations dangereuses », explique Astrid, de la mission développement durable de la DIR Ouest.
Ces opérations mobilisent un temps considérable et détournent les équipes de leurs missions principales : entretien des chaussées, gestion des urgences, surveillance du réseau ou entretien des espaces verts le long des routes.
L'an dernier, près de 100 000 euros ont été consacrés au nettoyage des abords des routes et des aires de repos. Au total, 28 000 interventions liées aux déchets ont été menées en Bretagne et Pays de la Loire, soit environ quatre par jour et par centre d'entretien. Un chiffre qui illustre l'ampleur du phénomène et la surcharge de travail qu'il impose aux équipes.
La DIR Ouest pointe également la situation sur les aires de repos, où les dispositifs de tri sélectif sont souvent utilisés à mauvais escient. Déchets inadaptés déposés dans les bornes, amas autour des containers, sacs éventrés… Les installations deviennent inutilisables et obligent les agents à nettoyer au détriment de leurs autres missions.
Les incivilités peuvent coûter cher : le non-respect du tri est sanctionné par des amendes pouvant atteindre 1 500 euros, tandis que l'abandon de déchets est passible d'une amende forfaitaire de 135 euros.
Pour faire face à cette augmentation des incivilités, la DIR Ouest annonce le renforcement de ses opérations de surveillance. Caméras, pièges photo et opérations conjointes avec les forces de l'ordre sont désormais déployés pour identifier et sanctionner les contrevenants, qu'il s'agisse d'abandon de déchets ou de pertes de chargement liées à un mauvais arrimage.
La DIR Ouest rappelle que chacun peut limiter l'impact de ces déchets sur l'environnement et sur le travail des agents. Garder ses déchets dans son véhicule jusqu'à la prochaine poubelle, respecter les consignes de tri, arrimer correctement sa cargaison : autant de gestes simples qui peuvent éviter des interventions dangereuses et préserver les équipes.
Selon les chiffres mis en avant, 49% des Français se disent choqués par les déchets abandonnés sur la voie publique, mais un sur quatre admet en avoir déjà jeté. Une contradiction qui interroge, alors que les agents rappellent qu'ils interviennent chaque jour pour garantir la sécurité de millions d'usagers.