A moins de six mois des élections municipales de mars 2026, le paysage politique rennais devient plus lisible. Après plusieurs mois d'annonces, de confirmations et de positionnements internes dans les partis, les principales têtes de liste se sont déclarées ou sont désormais identifiées. La campagne rennaise entre ainsi dans une phase plus structurée, où chaque formation dévoile ses ambitions et ses stratégies pour tenter de convaincre un électorat historiquement engagé mais exigeant. Voici un panorama complet et actualisé des candidats à la mairie de Rennes en 2026, tel qu'il se dessine aujourd'hui.
Maire de Rennes depuis 2014, Nathalie Appéré s'oriente clairement vers une candidature pour un troisième mandat. La socialiste, désormais figure incontournable de la vie publique locale, s'appuie sur une majorité municipale qui lui reste fidèle après deux mandats marqués par d'importants chantiers urbains, une métropolisation accélérée et une politique volontariste en matière de transition écologique.
Son socle politique devrait s'appuyer une nouvelle fois sur une large alliance à gauche, avec notamment la reconduction du partenariat avec Confluences (un regroupement incluant EELV, l'Union démocratique bretonne et Nouvelle Donne), à laquelle s'ajoutera l'allié historique du PS à Rennes, le Parti Communiste. Cette unité précoce renforce la position d'Appéré, qui profite de son statut de maire sortante et d'un appareil politique solidement implanté dans la ville.
La députée insoumise Marie Mesmeur a été désignée comme tête de liste de La France Insoumise pour les municipales de Rennes en 2026. Ellese présente comme une alternative claire à la gauche institutionnelle, portée par un programme « un programme écologique et démocratique, pour la jeunesse, les classes populaires, pour tous les rennais » selon son compte X.
Ses premières propositions concernent la mise en place d'une brigade anti-mal-logement et la gratuité des transports en commun pour les moins de 26 ans. Son potentiel électoral reste difficile à estimer, car La France Insoumise n'avait pas présenté de candidats à Rennes en 2020 et son élection en tant que députée s'est faite dans le cadre du Nouveau Front Populaire, où elle était de facto la seule candidate de gauche.
C'est parti. Les insoumis sont lancés pour gagner la mairie de #Rennes !
— Marie Mesmeur (@MarieMesmeur) November 21, 2025
Avec nous, des citoyens engagés, des militants associatifs, des parents, des habitants de tous horizons.
Une équipe humaine et engagée, prête à porter une ambition simple : faire mieux pour notre ville pic.twitter.com/CWHA6hviNn
Avec la bannière Rennes Commune, Ulysse Rabaté poursuit une démarche indépendante qu'il présente comme « citoyenne », en rupture avec les appareils nationaux. Ancien membre actif de LFI, il a choisi de maintenir sa candidature malgré la désignation de Marie Mesmeur, affirmant vouloir défendre une démocratie locale plus directe et une représentation des habitants en dehors des cadres partisans traditionnels.
Sa présence ajoute un visage supplémentaire à la gauche rennaise, mais aussi une dimension différente dans la campagne : celle d'un mouvement participatif qui souhaite occuper un espace souvent laissé vacant entre les grands partis et les petites formations militantes.
Le centre et le centre-droit rennais s'organisent autour d'un couple politique désormais bien identifié : Charles Compagnon, élu d'opposition et représentant d'Horizons, et Carole Gandon, ex-candidate LREM en 2020 et figure de Renaissance. Leur coopération vise à fédérer un électorat modéré, parfois déçu de la majorité actuelle, mais peu attiré par les positions plus droitières des Républicains ou du RN et radicales des Insoumis.
Compagnon, très actif dans l'opposition municipale, a lancé sa campagne en mettant l'accent sur la sécurité et le cadre de vie, tandis que Gandon mise sur une approche pragmatique et sur sa connaissance des dossiers métropolitains. Ensemble, ils espèrent construire une offre politique centriste structurée, capable de s'imposer dans un paysage rennais traditionnellement marqué par la gauche. Déjà candidats de manière séparée en 2020, ils avaient cumulé à eux 26,5% des voies. Leur alliance de raison pourrait peser dans le scrutin de 2026.
"Aujourd’hui, c’est avec humilité mais avec détermination que je viens devant vous pour vous dire ces mots simples :
— Charles Compagnon (@Ch_Compagnon) November 14, 2025
Oui, je suis candidat à la mairie de Rennes." — Charles Compagnon pic.twitter.com/qSDUas38t4
Les Républicains abordent les municipales 2026 avec Thomas Rousseau comme tête de file. À travers son mouvement « L'Espoir Rennais », il ambitionne de rassembler les électeurs de droite autour d'un programme axé sur la maîtrise des dépenses publiques, la sécurité, l'entrepreneuriat local et une vision plus classique de l'action municipale.
La droite républicaine n'a plus dirigé Rennes depuis 1977 et la victoire d'Edmond Hervé, mais elle continue de disposer d'un électorat stable, même s'il reste historiquement minoritaire. Avec une identité politique assumée et une volonté affichée de renouvellement, Rousseau cherche à redonner une visibilité forte à LR dans la campagne rennaise. Malgré de nombreuses sollicitations du centre et du centre-droit pour rejoindre la candidature du binôme Compagnon - Gandon, Thomas Rousseau maintient pour le moment sa propre candidature.
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— Espoir Rennais (@EspoirRennais) September 9, 2025
Aujourd’hui, découvrez @ThomasR2020, notre chef de file pour les municipales !
Avec nous, ce sont des visages et des énergies variés qui s’unissent : commerçants, cadres, retraités, étudiants, employés…
??Nous faisons le pari de redonner à Rennes tout son éclat pic.twitter.com/XYCg5wwum6
Le Rassemblement National présentera Julien Masson, figure locale du parti, comme tête de liste aux municipales 2026 à Rennes. Engagé dans les réseaux du parti en Bretagne, il met en avant un discours axé sur l'insécurité, la vie quotidienne et la critique du modèle urbain rennais actuel, qu'il juge trop permissif et déconnecté des réalités vécues par une partie des habitants.
À ses côtés, l'ancien responsable de la police nationale Luca Togni devrait occuper un rôle central dans la campagne, renforçant ainsi l'axe sécuritaire de la liste RN. Même si le parti reste minoritaire et historiquement bas à Rennes, le RN compte sur une présence renforcée dans les débats locaux et espère créer la surprise de ce scrutin. En 2020, la liste du RN mené par Émeric Salmon avait récolté 4,2% des suffrages.
La gauche radicale sera représentée par Erell Duclos, investie par Révolution Permanente. Cette candidature s'inscrit dans la continuité des mouvements protestataires nationaux et entend défendre une ligne de rupture avec les politiques locales actuelles, qu'elle juge insuffisamment ambitieuses en matière sociale, féministe et écologique.
RP souhaite proposer une alternative clairement distincte de LFI comme du PS, ce qui ajoute une candidature supplémentaire à une gauche rennaise déjà largement diversifiée.
? Contre les politiciens professionnels, Rennes aux travailleurs et à la jeunesse !
— Erell Duclos (@Erellux_) November 10, 2025
Je me présente aux municipales pour porter une candidature révolutionnaire au service des travailleurs, des jeunes & des classes populaires.
Pour participer à la campagne, contactez nous ???? pic.twitter.com/G2xy74bfHf
La campagne pour les municipales 2026 à Rennes reste ouverte et évolutive. De nouveaux candidats pourraient encore se déclarer, et des alliances entre les différentes listes ne sont pas à exclure. Aucun sondage n’étant disponible pour le moment, il est trop tôt pour tirer des conclusions. Les résultats des élections de 2020, qui se sont déroulées en pleine pandémie, ne peuvent servir de référence fiable, d’autant plus que le paysage politique local et national a considérablement changé depuis.
Une chose est sûre : cette campagne s'annonce d'ores et déjà passionnante et riche d'enseignements pour Rennes. Nous comptons bien vous la relater fidèlement et de manière impartiale.