Samedi 22 novembre 2024, à 15h, plusieurs centaines de manifestantes ont pris le départ de l'esplanade Charles-de-Gaulle à Rennes pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. Organisée par le collectif Nous Toutes 35, cette marche s'inscrit dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée le 25 novembre. Le cortège avait pour objectif de rappeler l'urgence d'agir contre toutes les formes de violences : conjugales, sexuelles, économiques et institutionnelles. Dans les rues du centre-ville, le cortège a scandé des slogans tels que « Tous ensemble, on va lutter ; tous ensemble, on va gagner » ou « Agresseur, violeur, à ton tour d'avoir peur », traduisant à la fois la solidarité envers les victimes et l'exigence d'actions concrètes de la part des pouvoirs publics.
Les données officielles illustrent l'ampleur des violences sexistes et sexuelles en France. En 2024, 272 400 femmes ont été victimes de violences conjugales, la majorité des auteurs présumés étant des hommes, et 64% de ces violences étaient physiques selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, 122 600 victimes de violences sexuelles ont été recensées, dont 71 100 mineures. Ces chiffres montrent que malgré la médiatisation croissante et la libération de la parole, les violences sexistes et sexuelles restent massives et touchent toutes les tranches d'âge.

La marche rennaise a rassemblé des participants aux profils variés, mais affichant clairement un engagement politique marqué. Nous y avons notamment vu des militants de Nous Toutes 35, ainsi que des drapeaux de La France Insoumise, du syndicat étudiant L'Union Pirate, de la CGT, du Parti Communiste Français, de Lutte Ouvrière et de la Fédération Anarchiste.
Les manifestants portaient des messages soulignant l'importance de transformer la culture du viol en culture du consentement, d'améliorer l'éducation affective et sexuelle à tous les âges, et de renforcer les moyens des services d'aide aux victimes. Parmi les slogans entendus dans le cortège, certains visaient directement l'extrême droite. La militante au micro en tête de cortège a d'ailleurs déclaré « On ne veut pas d'extrême droite, on ne veut pas des fachos : ils n'ont rien à faire dans nos quartiers », et le cortège a scandé « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers ».
La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée le 25 novembre, a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1999. Elle vise à sensibiliser le public et les pouvoirs publics à l'ampleur des violences sexistes et sexuelles dans le monde et à promouvoir des mesures pour les prévenir et protéger les victimes.
Il est important de noter que la Journée elle-même est une initiative internationale, mais les événements locaux, comme la marche à Rennes, sont organisés par des associations et collectifs locaux, ici par le collectif Nous Toutes 35. Ces mobilisations s'inscrivent dans la dynamique de la journée pour alerter l'opinion publique, soutenir les victimes et appeler à des changements concrets au niveau local et national. Une marche aux flambeaux féministe est annoncée le 25 novembre à 18h sur la place de la République.