Rennes Métropole vient d'être distinguée par l'ADEME avec 4 étoiles au label « Territoire Engagé Transition Ecologique - Economie Circulaire ». Peu connu du grand public, ce système d'évaluation national mesure la capacité d'un territoire à réduire ses déchets, limiter sa consommation de ressources et encourager le réemploi. Seules deux métropoles françaises atteignent aujourd'hui ce niveau : Rennes et Strasbourg.
Cette montée en grade intervient trois ans après une première notation à 2 étoiles. Une progression notable, même si le label ne reflète pas uniquement les ambitions affichées, mais surtout la cohérence et la structuration de la politique menée sur le terrain.
Attribué par l'ADEME, le label « Territoire Engagé » repose sur un audit approfondi mené sur plusieurs mois. L'agence étudie la stratégie mise en place, les services proposés aux habitants, le développement du réemploi, les partenariats locaux et les moyens mobilisés pour transformer les pratiques.
Contrairement à un prix symbolique, ce label s'appuie sur une analyse détaillée. L'ADEME vérifie notamment si la collectivité parvient à inscrire l'économie circulaire dans la durée, à fédérer les acteurs locaux et à rendre visibles des actions concrètes. Selon l'agence, Rennes Métropole montre aujourd'hui une trajectoire « structurée et cohérente », avec des objectifs et un suivi plus affirmés qu'il y a quelques années.
Adoptée en 2023, la feuille de route de l'économie circulaire fixe un objectif ambitieux : diviser par deux l'empreinte matière d'ici 2050. Elle cible particulièrement quatre secteurs considérés comme déterminants : le BTP, les équipements de mobilité, l'électronique et l'alimentation.
Ce cadre stratégique donne une ligne directrice, mais c'est surtout sa déclinaison concrète qui a retenu l'attention de l'ADEME. Depuis 2020, la métropole a renforcé son organisation interne et mis en place une mission dédiée à l'économie circulaire. Ce pilotage plus clair a contribué, selon l'agence, à accélérer la structuration des actions.
Sur le terrain, plusieurs actions ont été jugées significatives. La Charte de l'Économie Circulaire, signée en 2024 par une soixantaine d'associations, d'entreprises et d'institutions, témoigne d'une volonté de mieux associer les acteurs du territoire. L'ADEME note notamment une mobilisation « active et concertée » autour des enjeux de sobriété et de réduction des déchets.
Dans le secteur du bâtiment, la réutilisation des matériaux et l'optimisation des usages existants deviennent plus courantes, que ce soit dans des écoles ouvertes à d'autres activités en dehors du temps scolaire ou dans des projets implantés sur d'anciennes friches, comme Le Grand Huit ou les Halles en commun.
La gestion des déchets évolue elle aussi. Entre la montée en puissance des ressourceries, la plateforme Envie 35 dédiée à la seconde vie des objets, les projets de réparation de quartier ou l'amélioration de la collecte des biodéchets, la métropole explore différentes pistes pour réduire ce qui finit à l'incinération ou à l'enfouissement. Certaines expérimentations, comme le tri-troc mobile, visent à rapprocher le réemploi du quotidien des habitants.
Cette reconnaissance nationale ne signifie pas que tout est acquis, mais elle souligne un mouvement engagé depuis plusieurs années. Rennes conserve par ailleurs ses 5 étoiles dans la catégorie « Climat Air Énergie », un domaine où la métropole est déjà bien avancée.
Pour les habitants, l'obtention de ces 4 étoiles ne changera pas le quotidien du jour au lendemain. Elle confirme toutefois que le territoire consolide progressivement des filières locales du réemploi, encourage de nouvelles pratiques et s'efforce de réduire la pression sur les ressources. Une dynamique qui devrait encore s'intensifier dans les prochaines années.
