Rennes, comme plusieurs grandes villes françaises, fait face à une baisse notable de la demande locative au quatrième trimestre 2024, selon le dernier baromètre publié par le réseau immobilier Manda. Si la capitale bretonne reste dans la catégorie des marchés « tendus », la dynamique amorcée depuis la période post-Covid semble s’essouffler.
Avec 12,14 candidatures par annonce, Rennes enregistre une chute de 35% par rapport à la même période l’an dernier. Ce recul intervient après plusieurs trimestres de forte tension, portés par l’arrivée continue d’étudiants, de jeunes actifs et de ménages attirés par le cadre de vie rennais. Selon Manda, cette tendance traduit un « marché en quête d’équilibre », où l’offre reste limitée, mais où la pression de la demande commence à fléchir. Le temps médian de publication à Rennes est de 11 jours, ce qui reste inférieur à la moyenne nationale, fixée à 15 jours.
Rennes reste néanmoins parmi les marchés les plus tendus de France, avec un score de 7/10 selon le baromètre Manda. Ce niveau est comparable à celui observé à Lyon, Montpellier ou Marseille. En tête du classement, Paris (44 candidatures par annonce) et Bordeaux (27 candidatures) affichent une pression encore plus forte, avec un score de 9/10.
La tendance générale dans les grandes villes est à un ralentissement de la demande. Toutefois, la tension ne disparaît pas, elle évolue : dans certaines métropoles, ce sont les communes périphériques qui captent une part croissante de l’activité locative.
À quelques dizaines de kilomètres de là, Nantes connaît une évolution différente, marquée par un net recul de la tension locative. Au quatrième trimestre 2024, la ville affiche un score de tension de seulement 4/10, l’un des plus bas parmi les métropoles étudiées par Manda. Le nombre moyen de candidatures par annonce y chute à 5,6, ce qui traduit une pression locative modérée, voire faible. Selon le baromètre, cette détente pourrait s’expliquer par une offre plus importante de logements disponibles à la location, mais aussi par un essoufflement de l’attractivité dans certaines zones centrales. Nantes contraste donc nettement avec Rennes, où la tension reste bien plus marquée, malgré la baisse.
Malgré cette baisse relative de la demande, la capitale bretonne conserve son attractivité, en particulier auprès des étudiants et jeunes professionnels. Son marché locatif reste dynamique, porté par son pôle universitaire, ses entreprises innovantes, ses infrastructures de transport et une qualité de vie reconnue bien que de plus en plus remise en cause. La baisse des tensions observée dans ce baromètre pourrait également refléter un phénomène temporaire, notamment lié à la saisonnalité ou à un attentisme accru des locataires dans un contexte économique incertain.
Historiquement, le premier trimestre de l’année est souvent synonyme de regain d’activité sur le marché locatif. Il est donc possible que le niveau de tension reparte à la hausse à Rennes au début de l’année 2025. Le baromètre de Manda, qui s’appuie sur plus de 80 000 annonces analysées, souligne néanmoins une tendance globale à la stabilisation dans plusieurs grandes villes françaises. Dans ce contexte, Rennes reste une ville à surveiller, à la fois pour les investisseurs, les bailleurs et les futurs locataires, qui devront composer avec un marché en pleine transformation.