Le 24 juillet 2025, le tribunal de commerce de Paris a placé Claire’s France en redressement judiciaire. Environ 250 magasins sont concernés dans tout le pays, dont trois situés à Rennes. Une décision qui survient dans un contexte de concurrence accrue, portée par des plateformes chinoises comme Shein et Temu, qui redessinent le marché des accessoires de mode à bas prix.
Claire’s, spécialisée dans la vente de bijoux fantaisie et accessoires pour adolescents, fait face depuis plusieurs années à une érosion de sa clientèle physique. La marque reste bénéficiaire en France, mais a vu son chiffre d’affaires chuter de 142 à 132 millions d’euros en un an. Cette baisse est largement attribuée à la concurrence des géants du e-commerce asiatique, dont Shein et Temu, qui proposent des produits similaires à des prix très bas et avec une logistique efficace. Ces plateformes attirent massivement la cible historique de Claire’s : les jeunes consommateurs.
La procédure de redressement concerne également les points de vente rennais. Ils sont situés rue d’Estrées, sur l’un des principaux axes commerçants du centre-ville, ainsi qu’au centre commercial Colombia et au centre commercial Alma. Ces magasins, implantés dans des zones commerçantes à fort passage, sont touchés par la dynamique nationale. Ils restent donc sous surveillance pendant les six mois de période d’observation prévue par le tribunal. À l’échelle nationale, près de 800 postes sont en jeu. Les trois magasins Claire’s de Rennes restent ouverts pendant la période d’observation. Les boutiques de Rennes, comme celles du reste du pays, sont donc exposées aux décisions qui suivront le redressement judiciaire de Claire’s France : plan de redressement, cession d’actifs ou liquidation.
Claire’s n’est pas un cas isolé. D’autres enseignes ciblant un public jeune à petit budget, comme Jennyfer, Camaïeu ou Naf Naf, ont été confrontées aux mêmes difficultés face aux plateformes asiatiques. Ces concurrents numériques bénéficient de coûts de production très faibles, de stratégies agressives sur les réseaux sociaux, et d’une logistique optimisée. Le commerce physique, notamment dans les segments « fast fashion » et « accessoires bon marché », subit donc une pression croissante, qui remet en cause la viabilité des modèles traditionnels.